L’édition 2012 du Tour de Normandie s’était conclue avec un écart de 8 » entre le vainqueur et son dauphin. On pensait alors qu’il s’agissait là de l’un des écarts les plus faibles de l’histoire du Tour de Normandie cycliste. C’était sans compter sur l’édition 2013 ! La course qui s’est achevée ce dimanche, a été remportée par le suisse Silvan Dillier (BMC Development Team) avec une avance de 3 » sur son dauphin Alexandre Blain (Team Raleigh). Un parfait résumé de la semaine à rebondissements qui s’est disputée à travers les cinq départements normands.
Lors de la présentation du parcours, fin 2012, nous vous annoncions un parcours audacieux ! Au terme de la 33ème édition qui s’est achevée ce dimanche, le bilan est plus que parfait avec une course à rebondissements, un engouement populaire de plus en plus fort et surtout la confirmation que le Tour de Normandie cycliste est une épreuve internationale incontournable dans le calendrier de ce début de saison.
C’est à Saint-Lô (50) que le Tour de Normandie 2013 s’est peut-être joué. Alors que les premiers concurrents se sont élancés sous le soleil dans les rues de la préfecture de la Manche, deux averses sont venues perturber la seconde moitié des 144 partants au cours de 3,4 km du prologue. Thomas Scully (Team Raleigh) a été le bénéficiaire de ce prologue perturbé par la météo. La néo-zélandais a en effet été le plus rapide et ainsi, été le premier leader du Tour de Normandie 2013 en remportant l’étape parrainnée par la biscuiterie Mère Poulard. La course s’est ensuite déroulée en direction de la Haute-Normandie entre Colombelles (14) et Forges-les-Eaux (76). Un trio a animé la course avec notamment le futur vainqueur du classement des points chauds BG Sérigraphie, Cédric Delaplace (Sojasun Espoirs). Mais cette échappée sera revue dans le final marqué par trois chutes. C’est donc au sprint que le portugais Fabio Silvestre (Leopard Trek CT) a dominé ses adversaires pour ainsi faire coup double étape/général.
C’est d’ailleurs le coureur qui restera le plus longtemps en jaune durant ce Tour, hors mis le vainqueur final, puisque l’étape entre Forges-les-Eaux (76) et Elbeuf-sur-Seine (76) n’a pas bouleversé le général. Partis quelques dizaines de kilomètres après le départ en compagnie de 5 autres coureurs, l’ancien professionnel Martin Mortensen (Team Concordia) fera parler toute son expérience sur le circuit final tracé autour d’Elbeuf-sur-Seine pour venir chercher la victoire devant Jesper Hansen (Team Cult Energy), désigné plus combatif Groupama du jour. Profitant certainement de la désorganisation du peloton à 5 km de l’arrivée en raison d’une chute perturbant la moitié du peloton lancé à vive allure derrière les deux derniers rescapés de l’échappée matinale, Martin Mortensen a construit les bases de son succès au classement général final du meilleur grimpeur STEF-TFE.
Le jeudi, c’était une étape attendu de tous en raison de sa nouveauté. Entre Thuit-Signol (27) et Argentan (61), le peloton a été secoué de toutes parts : météo mêlant pluie, froid et vent ont permis aux équipes ayant un sens tactique aiguë de faire exploser la meute dès le départ. Bilan : 3 pelotons étalés tout au long de cette étape marquée par 12 abandons et un final haletant qui est venu compléter la difficulté du jour, une côte à 14%, située à 50 km de l’arrivée. Malgré la pluie, le public est venu en masse à Argentan, voir un doublé rempli de technique de course et d’expérience par Alexandre Blain et Eric Berthou, désigné ce jour-là coureur éco-citoyen Régions Haute et Basse-Normandie. Les deux coéquipiers du Team Raleigh ont fait exploser la course dans le final pour aussi basculer le classement général en faveur de Blain qui a fait coup double dans l’Orne.
Vendredi, c’est là aussi une étape qui était attendue entre Domfront (61) et Villers-Bocage (14) en raison de la répétition des difficultés et notamment le circuit final. Absent la veille des débats, le Team Europcar s’est racheté à travers Anthony Charteau. Sorti du peloton dans le final, l’ancien meilleur grimpeur du Tour de France ne s’est pas attardé dans l’échappée animatrice du jour à 5 km de l’arrivée. Il a aussi aussitôt contré Dylan Van Baarle (Rabobank CT) à 3 km. Ce dernier avait l’étape dans sa musette si Charteau n’était pas revenu de l’arrière. Mais c’était là, une réaction d’une grande équipe qui n’aura pas autant pesé que cela sur l’édition 2013 par rapport à 2012. Ayant été le plus actif dans le retour de Charteau au sein de l’échappée du jour, Silvan Dillier (BMC Development Team) s’est placé à deux jours de l’arrivée finale en prenant le maillot de leader Plas Eco du classement général.
L’avant dernière étape s’est disputée samedi entre Gouville-sur-Mer (50) et Bagnoles-de-l’Orne (61). Sous un soleil printanier, la seule fois de la semaine, le peloton a pris le temps de musarder pour laisser filer une échappée à partir du KM 80. Mais comme dans la majorité des cas au cours de cette semaine, le peloton a eu le dernier mot dans les rues de la station thermale ornaise. Éparpillé en plusieurs groupes, le peloton s’est disputé la victoire au sprint. Remporté par Rick Zabel (Rabobank Development Team), ce sprint est la preuve que le Tour de Normandie attire des coureurs de talents quand on connait le passé du père du champion d’Allemagne espoirs sur le Tour de France !
Avec 5 » au départ de la dernière étape entre Bagnoles-de-l’Orne et Caen (14), l’ultime étape s’annonçait animée entre Dillier, Blain et Van Baarle à 9 » et notamment sur les sprints bonifications. Remportant le premier de ces sprints, Alexandre Blain revenait à 3 » du suisse. Mais une échappée de 5 coureurs va venir réduire à néant les espoirs du vainqueur du Tour de Normandie 2011. En effet, ce groupe se partage les secondes de bonification sur le second sprint. C’est donc rassuré au sein d’un peloton lancé à toute vitesse dans les rues de Caen que Silvan Dillier va voir le dernier échappé du jour se faire reprendre à 300 mètres de l’arrivée. Le coureur suisse de l’équipe BMC a le sourire une fois la ligne passée de cette étape remportée par Tino Thomas (Team NSP-Ghost).
L’ancien champion de suisse, sociétaire de l’équipe réserve de la BMC de Thor Husvod, ancien vainqueur du Tour de Normandie, Cadel Evans, vainqueur du Tour de France ou encore de Philippe Gilbert, champion du monde élite 2012, remporte le maillot jaune Plas Eco avec 3 » d’avance sur le second Alexandre Blain, qui se consolera avec le maillot des sprints Crédit Agricole et 8 » sur Dylan Van Baarle.
A noter que Dillier cumule les statuts de leader puisqu’il remporte le classement général des espoirs Skoda.
Un espoir qui remporte le Tour de Normandie pour 3 » met les organisateurs plein d’espoirs pour la suite. « Nous avons eu une édition sportivement intéressante avec du suspens jusqu’au bout » se réjouit Richard Vivien, Président du Tour de Normandie organisation avant d’ajouter « cette 33ème édition s’est parfaitement bien passée. Cela n’est pas le fruit du hasard car aux côtés de l’organisateur Arnaud Anquetil, il y a des dizaines de bénévoles qui font que cette semaine de course a été un véritable succès ! Après avoir laissé place à quelques jours de repos et débriefing, nous allons rapidement nous pencher sur la 34ème édition et tenter d’y apporter un parcours prometteur avec des images fortes, comme nous l’ont proposé les 144 coureurs du Tour de Normandie 2013 ».