Un instant menacé par la hausse des frais de gendarmerie, le Tour de Normandie 2015 est finalement dans les temps ! Tout est il prêt pour partir dans quelques jours ?

Arnaud Anquetil : Oui pratiquement tout est prêt. Il y a toujours quelques choses à la dernière minute qui peut nous tomber dessus. Cela fait parti du défi de surmonter ces aléas. Jusqu’a maintenant nous l’avons toujours fait.

Richard Vivien : Il faut dire que l’équipe est rodée. Malgré tous les aléas, elle arrive à faire face pour être prête le jour J et ainsi offrir une organisation sans faille.

Jean-Noël Colin (secrétaire général) : Vendredi 06 Mars, une réunion s’est tenue à Rouen au siège de la Région de Gendarmerie de Haute Normandie. Assistaient à cette réunion les Officiers des Escadrons Départementaux de Sécurité Routière des 5 départements ainsi qu’un Officier de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale et un Sous-officier de l’Escadron Motocycliste de la Garde Républicaine. Le Tour de Normandie 2015 va servir pour une expérimentation concernant la sécurité.

L’escorte reste toujours à 12 motocyclistes et 1 véhicule ouverture de route avec le Chef d’escorte et 1 gendarme. Parmi les 14 gendarmes, 9 sont des unités départementales et 5 vont venir de la Garde Républicaine, Escadron Motocycliste. Le fonctionnement va être celui déjà pratiqué sur les grandes épreuves organisées par la société du « Tour de France ». Les motos sécurité au nombre de 20 vont être englobés dans le dispositif dit « Une Bulle qui se déplace » avec le principe de la boule de billard. Ce fonctionnement s’il s’avère positif pourra à l’avenir soulager les unités territoriales de la Gendarmerie et réduire les coûts de fonctionnement pour les organisateurs. Une expérimentation a déjà été mise en place sur le Paris – Tours 2014 et sur l’étoile de Bessèges 2015. Paris-Nice devait également servir d’expérimentation ainsi que le Tour du Loir et Cher.

Le parcours 2015 offre des surprises même là où les attend pas dans des villes habituées à recevoir le Tour de Normandie. Où se jouera selon vous la course ?

AA : Les arrivées à Forges-les-Eaux et Elbeuf-sur-Seine sont généralement pour les sprinteurs qui sont au départ de ces étapes données de Colombelles et de Duclair. L’étape d’Elbeuf à Argentan est plus propice aux baroudeurs. A partir du vendredi nous allons sur des tracés nouveaux, même sur la dernière étape le circuit a été quelque peu modifié. Je pense qu’à partir du vendredi nous ne pourrons pas dire le nom du vainqueur final, mais ceux qui l’ont perdu.

RV : Pour ma part, je pense clairement que la course va se jouer sur la longueur du tour mais c’est le final difficile à Martinvast qui risque de faire la différence. Sur cette étape, les coureurs seront toujours en prise. On monte et on descend sans cesse. C’est le Nord Cotentin donc c’est très vallonné.

Parmi les 144 partants, quel sera selon vous le profil du vainqueur final par rapport au tracé que vous proposez à travers les 1031,6 km de course ?

AA : Un Stefan Kung bis (vainqueur du Tour de Normandie 2014 et désormais champion du monde de poursuite individuelle sur piste, professionnel chez BMC, ndlr) : un coureur qui a su perdre son maillot jaune et qui est resté placé toute la semaine et qui l’a reconquis le dimanche avec une équipe tout a son service.

RV : Ca sera comme d’habitude un coureur fort, un rouleur capable de passer les difficultés normandes sans problème. Un coureur qui saura aussi bien gérer sa course car il n’est pas rare de voir un coup de bordure. Sur le Tour de Normandie il est facile de perdre 3’, par contre c’est impossible de les reprendre ensuite.

Ca reste une course par étapes donc chaque instant peut être un piège.

Quand on voit le palmarès de l’épreuve, ce doit être chaque année une fierté du travail accompli quand vous voyez ensuite vos lauréats briller en pro-tour et sur les championnats ?

AA : Oh Oui, je vais ne vais pas m’en cacher. Le palmarès du TDN est une fierté. Même mon président est un ancien champion du Monde ! (Richard Vivien a été champion du monde amateur en 1987 à Villach (Autriche, ndlr).

Mais le résultat de ce travail c’est grâce aux bénévoles et l’équipe organisatrice qui m’entoure pour leur implication et leur dévouement. Je prends toujours exemple sur une œuvre musicale, vous pouvez être un bon chef d’orchestre, si vous avez de mauvais musicien le résultat sera zéro.

RV : Je crois que je n’ai rien à ajouter, Arnaud a tout dit !

Avec des partenaires qui vous suivent depuis plusieurs années, des collectivités nouvelles mais aussi fidèles, que manque-t-il au Tour de Normandie pour passer à l’échelon supérieur et devenir le « frère » des réputées Critérium International et Paris-Nice ou d’un Tour de Catalogne qui se déroule la même semaine que votre épreuve ?

AA : Plusieurs choses : le cout financier évidement, nous serions aussi obligés de trouver une autre date dans le calendrier pour ne pas être en concurrence avec le Critérium International ou le Tour de Catalogne. Je vais nous comparer au football, pour le moment je préfère jouer en tête du classement d’une ligue deux que jouer dans les relégables en ligue un.

RV : C’est aussi le temps nécessaire imparti qu’il faudra regarder. Notre organisation est composée de bénévoles. Le temps passé est énorme ! Organiser à l’échelon supérieur c’est une affaire de professionnels pour arriver à faire face à des épreuves plus importantes. La charge de travail qui a de nouveau augmenté cette année nous le rappelle largement.

Une vigilance à chaque instant de la semaine de course pour Arnaud Anquetil et Richard Vivien
Une vigilance à chaque instant de la semaine de course pour Arnaud Anquetil et Richard Vivien