Les Anglais sont comme chez eux
6e étape, Granville – La Haye-du-Puits, 158,5 km.
Activité norvégienne – 129 coureurs quittent le Port du Hérel sous un soleil retrouvé. La Départementale 924 offre son boulevard au peloton parti plein Est et le Norvégien Krister Hagen ne résiste pas à la tentation de s’échapper, km 5. Un temps accompagné du Britannique McEvoy puis repris par le peloton, il se relance un peu plus loin, km 8, emmenant avec lui le Danois Asgreen, le Tchèque Hacecky, Handley (Grande-Bretagne) et Timmermans (Pays-Bas).
Prise de bonifications – L’échappée des cinq est une bénédiction pour le leader Thomas Stewart. Un premier sprint bonifications étant jugé à Saint-Martin-de-Bréhal, km 23, il n’a pas à craindre pour son maillot jaune puisque Hagen et Asgreen, les mieux placés, pointent, respectivement, à 46 et 53’’ au classement général. En revanche, Hagen ne manque pas d’empocher les trois secondes de bonifications, ce qui lui permet de faire un petit bond au classement général.
Leader en danger – Le peloton lâche du lest, 1’10’’, km 27, en cheminant le long du bord de mer. Le Suisse Schappi sort alors de l‘anonymat et contre-attaque en solitaire, provoquant la réaction d’un duo composé de Bacon (Nogent-sur-Oise) et de l’Allemand Banusch. Il y a longtemps que le Norvégien Hagen est devenu leader virtuel de la course mais la route est encore longue.
Cinq + trois – Les cinq hommes de tête tiennent d’abord à distance leurs premiers poursuivants, qui se sont regroupés, km 33, alors que le peloton accuse alors un retard de 2’10’’. Puis le quintet s’accorde une pause relative après le classement du meilleur grimpeur où Hacecky est passé le premier. Le regroupement des huit coureurs peut s’opérer à l’avant, km 70, peu après le deuxième sprint bonifications jugé à Gouville-sur-Mer où, cette fois, c’est Asgreen qui s’impose. Le peloton, un temps relégué à 3’25’’, km 63, écart maximum enregistré, commence à accélérer à l’initiative des trois coéquipiers qui restent au leader Thomas Stewart, puisque deux des leurs ont abandonné la veille.
Poursuite implacable – Slater, Gullen et Gibson vont faire merveille pendant de nombreux kilomètres, parfois aidés par d’autres équipes qui lorgnent vers une victoire d’étape toujours possible. Le peloton effectue donc un rapproché progressif sur de larges routes à plus de 44 km/heure de moyenne. Au ravitaillement situé à hauteur de Pirou, l’avance des hommes de tête est tombée à 1’45’’ ; puis à 1’25, au virage de Denneville, km 99.
Asgreen s’impatiente – Un regroupement général apparait inévitable alors que l’on s’approche de l’entrée sur le circuit final. Asgreen insiste bien encore un peu mais le peloton a mis le grand braquet et entame les deux tours d’un circuit final long de 20 km avec moins d’une minute de retard.
Un Hoem à terre – La jonction n’est pas encore effectuée quand, sur une route de bocage, étroite comme la largeur d’une voiture, une chute se produit dans le peloton. De nombreux coureurs se retrouvent dans le fossé dont le Norvégien Hoem, 2e du classement général, à 1’’ de Stewart. C’est une occasion pour les hommes de tête d’y croire encore mais leurs espoirs ne peuvent durer longtemps.
Asgreen au tapis – Le Norvégien est le dernier à se rendre. Il va bien recevoir le renfort momentané du Danois Bendixen et du Néerlandais Bol, km 146, mais cela n’est pas suffisant pour tenir encore longtemps. Le trio repris, km 150, Asgreen va même se retrouver au tapis dans une nouvelle grosse chute qui se produit à 2,5 kilomètres de l‘arrivée où Hoem, ramené une première fois par ses coéquipiers, est de nouveau impliqué.
Triomphe anglais total – Julius Van den Berg, le vainqueur de l’étape de la veille, à Bagnoles de l’Orne, placé 3e à 3’’ au classement général, tente de profiter d’un final tortueux pour rafler la mise in extremis. Mais le Néerlandais se fait reprendre à 150 m de l’arrivée à La Haye où Matthew Gibson, libéré de sa tâche d’équipier zélé auprès de Stewart, trouve les ressources pour devancer Trondsen (Norvège), Nielsen (Danemark), Krieger (Allemagne), le Suisse Lienhard, qui va perdre dans l’opération son maillot vert du classement par points, le Tchèque Kankovsky. Thomas Stewart restant en jaune, le triomphe anglais est total à 24 heures de l’arrivée finale.
Voir Caen dimanche en jaune, c’est le rêve de Stewart mais tout reste encore possible lors de la dernière étape de la 38e édition du Tour de Normandie puisque les écarts n’ont jamais été aussi faibles entre les cinq premiers du classement général classés en cinq secondes après six jours de course et plus de 900 kilomètres !
L’arrivée à La Haye
Dans les coulisses du village départ…
… et la préparation de la ligne d’arrivée