Organisateur du Tour de Normandie, Arnaud Anquetil en est aussi le Président depuis la fin d’année 2015. L’épreuve créée par son père n’a cessé d’évoluer et visiblement l’édition 2017 ne devrait pas faire exception à cette règle.

« Arnaud Anquetil, vous dévoilez le parcours du Tour de Normandie en cette fin de mois de septembre. C’est plus tôt que les années précédentes. Doit-on y voir un signe positif ?

Arnaud Anquetil : Le Tour de Normandie s’est imposé au fil des années comme une épreuve incontournable du calendrier international. Notre vocation c’est de proposer du spectacle au public tout en offrant aux coureurs une épreuve où les jeunes talents français et étrangers peuvent se révéler. Les villes l’ont compris et c’est vrai que pour l’édition 2017 nous avons eu beaucoup de contacts de collectivités.

Le parcours du 37ème Tour de Normandie a donc été plus facile à tracer ?

Arnaud Anquetil : Ce n’est jamais simple de concilier les demandes des villes tout en conservant un aspect sportif attractif mais c’est vrai que c’est toujours plus simple quand on a le choix. Certaines villes avaient confirmé leur candidature avant même l’édition 2016 et nous avons eu la confirmation de toutes les villes hôtes avant l’été. Si nous avions voulu nous précipiter, nous aurions pu dévoiler les étapes en plein Tour de France mais cela n’aurait évidemment pas été judicieux. Les médias et le grand public sont concentrés sur le Tour de France et rien d’autre.

Justement, cette année on a vu des coureurs briller sur le Tour de France qui ne sont pas inconnus en Normandie.

Arnaud Anquetil : C’est vrai et cela fait réellement plaisir. Mais il n’y a pas que sur le Tour de France que les coureurs passés par le Tour de Normandie brillent. Par exemple, Steven Kruijswijk (Team Lotto Jumbo NL) qui a longtemps été leader du Giro d’Italia a participé au Tour de Normandie 2008 avec son équipe Rabobank Espoirs ou encore Simon Yates (Orica Green Edge) qui a remporté une étape sur la Vuelta a Espana a participé à notre épreuve en 2012 avec la sélection de Grande-Bretagne. Tony Gallopin, dont la réserve de son équipe actuelle Lotto – Soudal était sur le Tour en 2015 et 2016, a lui aussi participé au Tour de Normandie. Vainqueur d’étape et grand animateur du Tour de France cette année, Tom Dumoulin (en 2011), le champion de France Espoirs 2016, Paul Ourselin (en 2014, 2015 et 2016) ou encore l’australien vainqueur d’une étape au Tour de l’avenir, Nick Schultz (en 2016) ont aussi participé à notre épreuve. C’est toujours difficile de citer tous les coureurs mais c’est une fierté pour nous.

arnaud anquetil

Surtout cette année avec le grand départ du Tour dans la Manche !

Arnaud Anquetil : Le succès du départ dans le département de la Manche a été incontestable. Personne ne peut nier que le succès a été au rendez-vous pour cette grande première. Avec mes équipes, je souhaite que l’on profite de cet engouement populaire comme cela s’est fait en Angleterre. Après les différents passages du Tour de France outre-Manche, le cyclisme a connu un vrai essor et aujourd’hui on constate que des épreuves prennent de l’ampleur. Le Tour de Grande-Bretagne, celui du Yorkshire sont des exemples concrets des retombées du Tour de France sur une région. Je souhaite que le Tour de Normandie profite de cet engouement pour pouvoir évoluer. J’ai d’ailleurs rencontré Jean-François Le Grand, Président de l’Association Grand Départ du Tour de France 2016 et ancien Président du Département de La Manche récemment et il souhaite aussi aller dans ce sens. L’engouement populaire ne doit pas s’arrêter à ces trois jours de fête en juillet dernier.

Comment comptez-vous faire encore grandir le Tour de Normandie à l’avenir ?

Arnaud Anquetil : Le faire grandir ce n’est pas forcément un problème. Mais il faut des moyens. Humains bien sûr car le Tour de Normandie ce sont près de 1400 bénévoles sur la semaine si l’on compte tous les bénévoles aux intersections de route mais surtout des moyens financiers. Notre budget est de 360 000 €. Si l’on compare le budget des épreuves similaires à la notre en France, nous avons l’un des plus petits budgets pour une épreuve UCI 2.2.

Maintenant que le parcours est bouclé, nous allons nous atteler à chercher des partenaires. Les collectivités publiques régionales et départementales nous soutiennent mais nous savons là aussi que les budgets sont de plus en plus serrés. Nous n’avons pas un tapis rouge lorsque l’on vient frapper à la porte des entreprises privées. Même si l’on sait que les retours en visibilité sont forts dans le cyclisme pour les investisseurs et partenaires, il nous faut convaincre chaque dirigeant de nous accompagner. Ce sont les partenaires qui décident de notre avenir. Avant de faire grandir l’épreuve, nous devons la pérenniser. Le Tour de Normandie c’est avant tout une équipe de bénévoles, il ne faut pas l’oublier.

Quelles seront les spécificités du Tour de Normandie 2017 ?

Arnaud Anquetil : Sans dévoiler les villes étapes, je peux vous indiquer qu’il y aura de grands changements. Les remarques récurrentes des années précédentes ne seront qu’un mauvais souvenir pour ceux qui nous les formulaient. Nous aurons 1143,5 km de course à travers toute la Normandie avec 8 nouvelles villes par rapport à 2016. Le parcours s’annonce complexe par sa difficulté et proposera une très grande nouveauté par rapport aux années précédentes. Les avis seront certainement partagés mais comme je le disais il nous faut allier intérêt local des villes candidates et aspect sportif.